A propos

Soan, le mouton noir de la Nouvelle star 2009, a investi La Maroquinerie 3 soirs de suite (du 8 au 10 mai) pour y défendre son nouvel album solo, "Sous les yeux de Sophie", paru le 26 mars.
Fidèle à lui-même, c'est un chanteur provocateur et nonchalant qui foulait les planches de la salle parisienne le 8 mai.
A ses fans de la première heure, pressés sur le devant de la scène, reprenant en choeur toutes ses chansons, s'ajoutaient ceux qui voient en lui un fidèle descendant de la tradition rock à la française.
Sa voix rocailleuse est parfaitement mise en valeur grâce à un travail louable de l'ingénieur du son qui a veillé à toujours laisser la place aux textes, auxquels Soan accorde une importance primordiale.
L'instrumentation rock est tenue solidement par 3 jeunes musiciens, qui lui tissent une toile de fond confortable sur laquelle il n'a plus qu'à déverser son flot poétique.
Du métro, dans lequel il chantait il y a quelques années, à la scène de La Maroquinerie, il n'y a qu'un pas.
Pas vraiment convaincu par les us et coutumes qui régissent les concerts, Soan agit comme bon lui semble.
Comme il l'avait fait pour la chanson de Gainsbourg sur un plateau de télé, il s'allume une cigarette. Une mauvaise chose? Pas forcément, ça ne fait que renforcer le grain de sa voix éraillée, écorchée par la vie.
De "Emily", tirée de son premier album, "Tant pis" (2009) à "De mémoire d'enfant", présent sur son nouvel opus, Soan a gardé son fil directeur.
Entre Eiffel et Jacques brel, il égraine son amour de la chanson à textes dans les différents courants musicaux qui l'habitent.
Parfois musclé, parfois intimiste en piano voix, son set n'a qu'un mot à la bouche : à fleur de peau.
Soan se permet même une incursion dans le jazz manouche en invitant un des guitaristes du groupe "Les Doigts de l'Homme".
Il s'offre avec celui-ci un morceau en anglais, qu'il chante sans renier avec son accent français.
L'important dans tout ça, c'est l'énergie que le chanteur véhicule, entre violence et impertinence.
Son "Make Me Sober" est forcément une allusion à "Sober Song" de Noir Désir.
Il avait déjà repris "Aux sombres héros de l'amer" en prime time, ne cachant pas son admiration pour ses aînés qui l'ont certainement beaucoup inspiré.
Bertrand Cantat étant sur le retour, un duo pourrait s'envisager ?
Nul doute que les deux hommes s'entendraient à merveille, bien que Soan ne réfute pas ses influences moins musclées comme les "Têtes Raides".
Après une heure de concert, le chanteur quitte la scène. Il fera peu attendre son auditoire avant de revenir pour 2 derniers morceaux
sous un tonnerre d'applaudissements, "Puisque rien" et Belleville (extraits de "Tant pis").