Le groupe

Dès le premier riff, la première salve d’accords, on comprend que BRAVERY IN BATTLE sort des sentiers balisés de la scène hexagonale. Totalement. Radicalement. Ici, pas de demi-mesure, le son est énorme et le propos brûlant. Cœurs prudents, passez votre chemin.

Car le quintette marche au-dessus des volcans. Il embrasse et embrase tous les genres : morceaux up-tempo zébrés de guitares, hymnes vertigineux, ballades incandescentes, épopées orchestrales... Ici, la musique n’est ni un décor ni une humeur : c’est une profession de foi. Et les chansons des déclarations d’amour, des manifestes, des testaments, des ivresses.

Cet engagement total est manifeste sur scène où le groupe déploie un mur du son impressionnant. Derrière se dissimule une machinerie invisible, réglée au millimètre. Dédales de guitares, beats implacables, chavirement des chœurs, Bravery in Battle parvient à gagner l’effarant pari de produire des chansons limpides et imparables sur un enchevêtrement flamboyant de motifs.

Avec leur musique en acier trempé, les Bravery ne se soucient guère des effets de mode et de manche ou du dernier son qui buzze. Sûrs de leur voie - et de leur voix, ils forgent et cisèlent leurs mélodies comme on élève les cathédrales, avec fièvre et détermination, en y mettant toute la richesse de leurs expériences.

Bravery in Battle est une hydre à l’équilibre improbable, un de ces animaux de légende dont les têtes regardent dans des directions différentes mais sont rattachées à un même corps. Ainsi, un guitariste virtuose passé par la guitare classique et sachant tout jouer, un batteur polymorphe venu du métal, un bassiste russe à la précision sans faille et un claviériste sachant mêler rigueur et expérimentation, rassemblés autour d’un chanteur multi-instrumentiste, ayant écrit des symphonies.

Fort de ses différences, le groupe avance vite et voit loin. Tout en mettant la touche finale à leur premier album (love.science.fortune) à paraître à l'automne 2012, le quintette multiplie les collaborations avec des formations venues du monde classique : un quatuor à cordes en ouverture du Festival Métis en mars 2012, une choeur d'enfants en octobre 2012 et un orchestre de chambre début 2013.

Car c’est bien là que se situent la grande singularité et la grande force du groupe : dans sa capacité et son aisance à produire, à 5 ou à 25, avec une guitare ou un orchestre une musique immédiate, puissante et raffinée.