Le groupe

The Brian Jonestown Massacre (BJM) est un groupe de rock psychedelique américain, formé au début des années 1990, dont le nom associe Brian Jones, fameux guitariste qui amena le psychédélisme aux Rolling Stones et le suicide collectif survenu à Jonestown en Guyane (the Jonestown Massacre). En effet Brian Jones est celui qui a donné la passion pour la musique à Anton Newcombe, fondateur et leader du groupe. Son influence est constante puisque dans de nombreux morceaux du BJM, on retrouve toutes sortes de sonorités indiennes que Brian Jones apporta à son époque, l'utilisation de "weird-fucking-chinese-shit" (comprendre par là : des conneries de trucs chinois), et ce côté psychédélique. Mais le BJM est nourri de multiples influences dont les plus audibles sont The Velvet Underground, My Bloody Valentine, et Spacemen 3.
Le groupe est connu pour son désir constant de rester indépendant des majors, pour "garder la musique en enfer" (keep music evil, titre du label d'Anton Newcombe). Tout au long de son existence, le groupe verra ses membres partir, revenir, saboter leurs concert, se droguer à outrance, se battre..., ce qui vaudra une certaine renommée à leurs concerts, alors que toute la grandeur du BJM réside dans sa musique.

Les principaux membres sont Joel Gion (tambourin), Matt Hollywood (basse) et Anton Newcombe, auteur compositeur qui joue de plus de 80 instruments, tête pensante du groupe, considéré comme un génie par beaucoup de connaisseurs (certains clamant haut et fort : « Dylan, Lennon, Newcombe ! »). Sa dépendance à l'héroïne jusqu'aux alentours de 2001 (date officielle) lui fera faire quelques erreurs de parcours (entre autres saboter des concerts importants pour la carrière du groupe). Certaines personnes pensent que sans cette constante auto-destruction, il serait dans la lignée des plus grands. Joel Gion, placé au centre de la scène, en lieu et place du leader, ne fait que du tambourin, pendant tous les concerts. Il a passé 4 ans de sa vie à jouer (parfois mal) du tambourin sur les nombreux albums et concerts du groupe, mais sa bonne humeur aura permis au groupe de signer quelques contrats plus ou moins importants… Absent un moment du groupe, Joel fait quelques apparitions lors de concerts en 2006. Anton Newcombe apprécie de l'avoir à ses côtés sur scène, car il construit un certain contact avec le public et laissant ainsi Newcombe se concentrer pleinement sur sa musique. Matt Hollywood est un bassiste, guitariste, compositeur qui n’a pas énormément écrit pour le groupe, mais dont les chansons sont très bien considérées par les fans du groupe (en particulier sur l'album Take it from the man ! avec des chansons telles que Oh! Lord, B.S.A, In my Life,...
Joel et Matt sont les deux membres membres qui ont tenu le plus longtemps dans le groupe. Matt Hollywood fit quelques réapparitions scénique après son départ du groupe en 2001 et Joel Gion chante désormais dans The Dilletantes. Il y a eu plus de soixante autres membres qui sont passés au sein du BJM depuis sa création, certains plus importants que d'autres (Jeff Davies,...). Certains ont continué une carrière musicale avec plus ou moins de succès (Peter Hayes joue désormais dans le Black Rebel Motorcycle Club, un autre dans The Warlocks,…).

Il est important de signaler que le BJM a fait l’objet d’un célèbre rockumentaire de Ondi Timoner, Dig! , illustrant l'histoire du groupe durant 7 ans, en parallèle avec celle de des Dandy Warhols. Il montre la confrontation entre ces deux groupes qui s’adorent à leurs débuts et décident de faire une « révolution musicale » (rappelons qu’à cette période, le rock se résumait à peu de choses près à Pearl Jam). Le caractère dictatorial d'Anton Newcombe force le BJM de rester indépendant pour pouvoir faire ce qui leur plaît, tandis que les Dandy Warhols signent avec Capitol Records, et sont projetés sur la couverture de tous les magazines, avec clips coûteux à l'appui, buzz hypocrite… C’est là que débute le conflit, et le film, bien qu’il laisse plus de temps au BJM, ne montre qu’un Anton drogué, sabotant les concerts, violent,… Il est facile de comprendre que l’auteur de ce film ne montre cela que pour faire vendre son œuvre, mais force est de constater qu’elle n’insiste que trop rarement sur le talent immense d’Anton, qui produit tout, tout seul, joue du trois quart des instruments, écrit des mélodies voluptueuses, passe des heures sur une seule chanson pour trouver à quel moment donner tel coup de xylophone,… De plus, ce film regorge d’anachronismes qui font défaut à Anton. Pour tout dire, c’est un documentaire assez rock’n’roll, avec un Anton qui n’arrête pas de déclamer que ce qui tue la musique, ce n’est pas les gens qui téléchargent la musique, mais bien les maisons de disques, les majors, qui ne font ça que pour vendre la musique, sans savoir l’apprécier. « Ils sont les facteurs, mais c’est moi qui écrit les lettres, sans moi, ils ne sont rien. » explique Anton, au début du film.

Le BJM s’est longtemps autoproclamé « groupe le plus prolifique de l’Amérique du Nord », ce qui ne semble pas impossible : onze albums autoproduits en 11 ans, plus d’innombrables b-sides, font de lui un groupe très actif. Le premier album, Methodrone, sortit en 1995. Il pose déjà bien l’esprit de groupe, ce rock qui n’invente rien, qui plonge ses racines dans le cœur-même des années 60, ce psychédélisme marchant dans les oreilles de l’auditeur, cette simple recherche de la beauté.
L’année 1996 fût la plus prolifique du BJM, avec trois albums sortis la même année : Their Satanic Majesties’ Second Request, l’excellent Take it from the Man ! et le magnifique Thank God for Mental Illness. Le titre du premier de ces albums, Their Satanic Majesties' Second Request fait évidemment allusion à un album des Rolling Stones, "Their Satanic Majesties' Request", car ils sont tous deux dans le même esprit, remplis de citars, d'instruments indiens, etc,... Ce n'est pas un album à tubes, peut-être le plus original du BJM, mais toujours rempli de chansons excellentes (Anenome, All Around You, Slowdown, Cold to the Touch). Les deux autres albums comptent parmi les dernières perles de l'année 1996, Take it from the Man ! contient l’une des plus grandes ballades d’Anton ((David Bowie I love you) since I was 6), une superbe compo de Matt Hollywood (Oh ! Lord), et d’autres chefs-d'œuvres du rock américain (My Man Syd, Caress, Take it from the Man…). Le dernier de ces trois albums, Thank God for Mental Illness, est bien plus country, blues : les 11 premières chansons sont jouées sans basse, mais avec trois guitares (il y a souvent trois guitares dans les albums et toujours sur scène) ce qui donne un effet surprenant, les chansons sont toujours aussi bien construites, enregistrées "à l'arrache" en une journée. L'album aurait coûté 17 dollars et 36 pence à Anton Newcombe pour l'enregistrer.
En 1997 sort Give It Back ! qui est considéré par beaucoup comme l’un des plus grands albums du groupe, dans lequel Peter Hayes (futur membre du Black Rebel Motorcycle Club ) tient l'une des trois guitares. Super-Sonic, This Is Why You Love Me, Satellite, Sue, Not if you were last dandy on earth (écrite par Matt et en réponse à la chanson “Not If You Were Last Junkie On Earth”, des Dandy Warhols, qui leur était dédicacée!) sont autant de perles qui nous rendent honteux de ne pas avoir découvert ce groupe avant. Le BJM n'invente toujours rien d'extraordinaire, mais fait preuve d'une oreille exceptionnelle.
En 1998 sort Strung out in Heaven ! qui est aussi l'un des albums majeurs de groupe car signé chez TVT Records. Les fans y trouvent leur bonheur, les néophytes aussi ! C’est un très bon album pour commencer avec le BJM, et citer les meilleures chansons reviendrait à citer toutes les chansons de l’album,… Alors je ne citerais que Going To Hell, qui est très caractéristique du BJM, avec son riff sur une corde, ses bends, ses accords simples qui mettent dans le mille.
Suivra 3 ans plus tard, en 2001, Bravery, Repetition and Noise. Après cet album, la moitié du groupe s’en ira, et l’autre sera virée par Anton… Il contient le tube Nevertheless ainsi que d’autres excellents morceaux tels que Stolen, Leave Nothing for Sancho,… En 2003, Anton signe …and this is our music ! un des albums les mieux produits, avec des synthès maîtrisés, du BJM comme on les aime (When Jokers Attack), et du plus planant, toujours aussi bon (You look great when I’m Fucked up). Force est de constater que le groupe prend ici une direction plus "éléctro".
Enfin, en 2005 sort We are the Radio, qui est un album co-écrit par Anton, et Sarabeth Tucek. A vrai dire, c’est un mini-album (15 minutes !) comportant 5 chanson aux accords simples, plus éléctro. Pas une perle, mais un album « planant ». Il existe d'autres mini-albums tels que Bringing it all back home again (en allusion ici à un album de Dylan), Zero,...

Le groupe s'est produit en France en 2006 avec un succès notable dans des salles où reignait l'ambiance de "Dig!", ainsi, en mai le BJM est passé Rouen (concert formidable de 3 heures), en juin à Toulouse, Bordeaux, Grenoble, Clermont-Ferrand ainsi qu'à la Cigale de Paris et derniérement au Grand Mix de Tourcoing. A Londres, il fit des salles importantes telles que le KOKO, à Camden, et prochainement à l'Astoria.

L’indépendance du groupe lui permet de diffuser sa musique librement : presque tous les albums du groupe sont disponibles sur leur site ! C’est une occasion immanquable, à saisir dans la section music du site officiel.

User-contributed text is available under the Creative Commons By-SA License and may also be available under the GNU FDL.