Vendredi 15 avril 2011
le Commentaire de Manu présent au concert
Arrive enfin ce moment si particulier qui précède l'apparition, ces minutes en suspends ou l'on observe des ombres de musiciens se mouvoir, puis se poser. A cet instant, instinctivement, nos sens s'aiguisent et ces poignées de secondes semblent durer des siècles... La musique monte, le compteur Geiger s'affole puis jette l'éponge : la belle s'avance et le charme nous a déjà cramé le palpitant. Noir sur noir, avec juste une lumière lui tressant une couronne de cendres blondes, Elodie commence à nous verser le champagne...
Même si elle est un peu déconcertante sur certains titres, ou l'absence du violoncelle ou d'une vraie batterie est difficile à compenser, cette nouvelle cuvée révèle des arômes que l'on avait pas pu soupçonner avec l'orchestration plus ample des concerts précédents. Des arômes si entêtants qu'il aurait été bien dommage ne ne jamais découvrir ! Différents, mais souvent aussi séduisants au final, même sur des titres aussi peu acoustique que « Apparemment ». Et même transcendant sur « L'inédit », véritablement magique dans cette version piano-voix de toute beauté. C'est la version que j'attendais sans le savoir en somme, pour vraiment me mettre à aimer cette chanson.
Je ne vais pas faire un inventaire par titre, je ne suis pas assez rigoureux dans l'écoute pour ça. J'ai tendance à fusionner mes impressions après coup et je peux facilement m'emmêler les crayons à ce petit jeu. Tous les morceaux en guitares-voix étaient admirables, en particulier ses duos avec Benjamin, dont l'irrésistible reprise de Gainsbourg (totalement craquante !), et « l'Infernale », qui est un titre que j'aime énormément (présente sur le CD bonus de l'édition limitée FNAC).
Hélas, tout à une fin, et pour notre malheur les belles choses semblent avoir une fin qui arrivent bien plus vite ! Après un imperméable beige à l'élégance décidément impérissable, la belle nous reviendra en rappel avec un « Un pont », qui prouve une fois encore toute la force de ce texte et l'évidence que cette chanson prend toute sa saveur en mode guitare-voix.
En fait, mon seul vrai bémol n'est probablement pas partagé par nos amis centrés sur les premiers rangs... tout simplement parce qu'il n'entendaient sans doute pas la même chose que moi. De ma place, j'étais en face (mais pas le nez dessus, au moins à cinq mètres) d'une des principales colonnes d'enceintes, sur les cotés de la scène. Ce qui avait pour effet de me balancer les basses en pleine face avec un maximum d'amplitude ! Si cela ne posait pas de soucis pour les chansons à l'atmosphère intimiste, dès que la rythmique s'accentuait, la basse et la batterie devenait trop puissance, au point de bouffer en partie la voix d'Elodie, et de faire vibrer ma cage thoracique (bon, ça c'est plus rigolo que gênant, mais c'est quand même éloquent). Paradoxalement, la pourtant belle voix grave et bien timbrée de Benjamin pâtissait de ça et semblait un peu éteinte. Je serais curieux de savoir le rendu que pouvait avoir les spectateurs situés sur le premier balcon, mais je parie qu'il devait être assez sensiblement différent.
La séance de dédicace fut délicieuse ! Que dire d'autre ? Elodie est un vrai bonheur pour admirateur, on le sait. Mais malgré cela, ça épate toujours. Et le charme ? N'en parlons pas messieurs, nous avons déjà rendu les armes depuis belle lurette...
Merci à Manu